La fabuleuse histoire du Pelmeni

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assiette de pelmenis

Les pelmenis russes sont une spécialité culinaire très appréciée en Russie et dans les pays de l’ex-URSS. Ces petits chaussons fourrés à la viande sont incontournables pour tous ceux qui veulent découvrir la gastronomie russe. Dans cet article, nous allons explorer l’histoire de ce plat si populaire.

Origines mystérieuses du Pelmeni

Il existe plusieurs théories concernant l’origine du Pelmeni. Une des hypothèses est liée à un peuple turcophone nommé les Komi-Permiaks, vivant dans la région russe de Perm. On pense qu’ils ont été les premiers à préparer cette recette en enveloppant de la viande hachée dans de la pâte à pain. Le légendaire Volkovitj Köröpgor figure parmi les premières personnes ayant partagé cette méthode de préparation avec d’autres peuples russes.

D’autres experts culinaires suggèrent que le Pelmeni est en réalité d’origine chinoise et que, grâce au commerce entre la Russie et la Chine il y a plusieurs siècles, ce plat aurait traversé les frontières.

Enfin, certains font remonter l’origine des pelmenis à l’époque de la Horde d’or, Sultanat musulman mongol qui régnait sur les terres russes aux XIIIe-XVe siècles. Les Tartares auraient apporté avec eux la recette du mantı, située quelque part entre le ravioli asiatique et le Pelmeni actuel.

L’apparition des premiers écrits sur le Pelmeni

Le mot « pelmen » viendrait de la langue komi-permiak « пельнянь », signifiant littéralement « pain autour de l’oreille ». En effet, ces petits chaussons remplis de viande sont traditionnellement noués de manière à ressembler vaguement à une oreille humaine.

Les pelmenis ont été mentionnés pour la première fois dans des documents russes datant du 17ème siècle, mais on pense qu’ils étaient déjà populaires avant cette époque. Le célèbre explorateur russe Afanasy Nikitin, lors de son voyage vers l’Inde au 15ème siècle, a décrit un plat similaire appelé « kübete« , qui pourrait être l’ancêtre du pelmeni selon certain·e·s expert·e·s.

Soulignons également qu’à partir du XIXe siècle, grâce aux réformes administratives tsaristes qui instituaient un ensemble de lois pour réglementer la production alimentaire, les pelmenis ont commencé à être produits en série et vendus à une échelle plus large.

La diversité des farces et des formes

Au fil des siècles, la recette des pelmenis a évolué. Initialement, ils étaient préparés avec un mélange de porc, de bœuf, d’étouffée d’oignons et de poivre. Aujourd’hui, on trouve des pelmenis farcis avec du veau, de l’agneau, du gibier, du poulet, du poisson et même des champignons, voire des légumes .

Quant aux formes, elles varient aussi. On peut trouver des pelmenis triangulaires, semi-circulaires, carrés ou ovales selon la région où vous vous trouvez en Russie.

Fabrication artisanale versus industrielle

Longtemps, les pelmenis étaient fabriqués uniquement à la main, chez soi ou par des artisans locaux. Leur mode de fabrication répondait ainsi au besoin de conserver de la nourriture pendant les longs et rudes hivers russes : après avoir été préparés, les pelmenis étaient étalés sur des planches puis congelés avant d’être consommés. Il suffisait ensuite de les plonger quelques minutes dans l’eau bouillante pour les cuire et les déguster.

Toutefois, depuis le début du XXe siècle et l’apparition de nouvelles technologies industrielles, les pelmenis sont également fabriqués en usine. Ainsi, vous pourrez facilement trouver des paquets de pelmenis surgelés dans n’importe quelle épicerie russe, prêts à être cuits et dégustés chez soi.

Rôle du Pelmeni dans la culture populaire russe

Le Pelmeni joue un rôle important dans la culture populaire russe : ce plat est considéré comme un symbole du pays, apprécié par toute la famille et souvent consommé lors des grandes occasions ou des célébrations. En outre, il existe une tradition qui consiste à manger des pelmenis pendant la période pré-festive orthodoxe (notamment durant la semaine précédant le Carême).

Il est aussi de coutume d’utiliser des expressions populaires russes liées aux pelmenis en langue témoin : on dit « il y a un hiver dans chaque pelmeni » (а на каждом пельмешире зимушка вымерзла) pour souligner que chaque pelmeni a été fabriqué individuellement avec patience et amour, ou encore « je ne mettrai rien dans mon propre panier à pelmenis » (ничего не положи в свою корзинку с пельменями), signifiant en un geste de modestie auto-dénigrement que nous refuserons une aide attribuée en faveur de notre personne.

En conclusion, l’histoire du pelmeni est riche et passionnante, reflétant les fortes racines culturelles russes. Ce plat au succès indénombrable demeure aujourd’hui encore très apprécié en Russie et dans les anciennes républiques soviétiques, ainsi qu’à travers le monde.